Les politiciens ne sont pas ceux qui sont censés changer un système et sortir un pays d'une impasse vers l'avenir. C'est l'œuvre des révolutionnaires.
Les politiciens
opèrent dans des systèmes établis et font du politiquement pour défendre,
sauvegarder ou promouvoir certains intérêts, qu'ils soient individuels, de
groupe, ethniques, régionaux, linguistiques ou nationaux, sur la base de
phrases creuses ou par le biais d'une formulation de pensée clairement définie
(idée ou concept).
Les révolutionnaires,
quant à eux, sont ceux qui défient un système, s'attendant à le faire tomber et
à instituer un nouveau système qui servirait les intérêts de la majorité foulée
aux pieds (les masses souffrantes ou en lutte). Dans le but de faire tomber le
système, les révolutionnaires ne s'attendent pas à bénéficier ou à prospérer de
la lutte. Au lieu de cela, ils sont prêts à tout sacrifier pour la lutte.
Ce qui est triste,
c'est qu'alors que la lutte camerounaise pour changer le système est une lutte
révolutionnaire, la plupart des dirigeants des soi-disant partis d'opposition
parlent de politique et en attendent des récompenses, même s'ils sont toujours
engagés dans la lutte pour changer le système. C'est pourquoi la plupart
d'entre eux ont compromis les idéaux de la lutte avec des excuses selon
lesquelles « il est impossible de vivre d'une politique propre en tant que
véritable opposition au Cameroun ». Il y a et il y a eu des Camerounais qui ont
donné leur valeur de manière désintéressée à la lutte et ont estimé qu'il était
déshonorant d'utiliser la lutte pour obtenir des avantages personnels. Ils
étaient et sont les union-nationalistes ou civique-nationalistes et les
révolutionnaires.
Au cours de mes
années d'implication dans la lutte, j'ai finalement réalisé que le système (les
régimes Ahidjo-Biya soutenus par le groupe mafieux français contrôlant les
affaires africaines) craignait et respectait ces révolutionnaires et
union-nationalistes pour leur
authenticité, leur nature inébranlable et leur intégrité. Mais curieusement,
les politiciens qui professent être dans l'opposition ont conçu une haine pour
ces révolutionnaires et ces union-nationalistes
simplement parce que ces révolutionnaires et union-nationalistes sont
authentiques et ne sont pas comme eux, et parce qu'ils regardent avec horreur
la tromperie des politiciens qui essaient de vivre de la politique et, ce
faisant, compromettait la lutte et
trahissait les aspirations des masses en lutte.
Curieusement, nous
avons échoué dans cette phase de la lutte (1990-2002) parce que les politiciens
ont mené la lutte pour changer le système (une revendication révolutionnaire)
au lieu des révolutionnaires et des union-nationalistes qui sont beaucoup moins
susceptibles d'être compromis par les valeurs négatives du système anachronique
imposé par la France.
Janvier Tchouteu |
Vendredi 15 avril 2005
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