« Nous
trouvons qu'à présent la race humaine est divisée en un homme sage, neuf
fripons, et quatre-vingt-dix imbéciles sur cent. C'est, par un observateur
optimiste. Les neuf coquins se rassemblent sous la bannière des plus vulgaires
d'entre eux et deviennent des «politiciens»; le sage se démarque, parce qu'il
sait qu'il est désespérément en infériorité numérique, et se consacre ainsi à
la poésie, aux mathématiques ou à la philosophie; tandis que les
quatre-vingt-dix imbéciles se marchent sous les bannières des neuf méchants,
selon l'imagination, dans les labyrinthes de la chicane, de la méchanceté et de
la guerre. C'est bon d'avoir la commande, Sancho Panza a observe, même sur un
troupeau de moutons, et c'est pourquoi les politiciens élèvent leurs bannières.
C'est d'ailleurs la même chose pour le mouton quelle que soit la bannière. Si
c'est la démocratie, alors les neuf fripons deviendront membres du parlement;
si le fascisme, ils deviendront des chefs de parti; si le communisme, les
commissaires. Rien ne sera différent, sauf le nom. Les fous seront toujours des
imbéciles, les fripons encore des chefs, les résultats encore exploités. Quant
au sage, son sort sera le même sous n'importe quelle idéologie. Sous la
démocratie, il sera encouragé à mourir de faim dans une mansarde, sous le
fascisme, il sera mis dans un camp de concentration, sous le communisme, il
sera liquidé. »
T.H. blanc
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