Lettre à ma
jeune camarade Aminatou Ahidjo:
On vous déroule le tapis depuis votre arrivée, cela fait peur. Chère camarade, Je m'appelle Ateba Eyene Charles. Je suis originaire du département de l'Océan, Région du Sud et milite dans le RDPC depuis 1990. Je suis titulaire d'un doctorat / Phd en communication politique et enseignant à l'Esstic et à l'Iric. En 1996, j'ai été élu délégué à la Presse et à la Communication au Bureau National de l'OJRDPC après avoir milité à la sous-section OJRDPC de Yaoundé 3 (1991-1996). Notre dynamique présidente s'appelait Mbang Marie Lucie. Elle est Censeur dans un lycée de Yaoundé et membre du Comité Central. Pendant près de 10 ans, j'ai animé à la radio et à la télévision des émissions pour la promotion du RDPC. Je totalise 7 ouvrages sur le RDPC et compte parmi ses meilleurs connaisseurs. J’ai eu, en 2001, à représenter le Président National de notre parti au congrès du parti d'Obiang Nguema en Guinée Equatoriale. En 2010, je faisais partie de la délégation du Comité Central invitée en Chine. C'était à moi que revenait la charge de parler du fonctionnement du RDPC, entre autres avec M. Mbia Enguene alors Trésorier Payeur Général à la Trésorerie Générale à Yaoundé, aujourd'hui à Kondengui pour des batailles pas faciles à cerner. Jeune camarade, je suis Cadre de catégorie A de la fonction Publique, depuis ma sortie de l'école, en 1998 et travaille depuis lors sans jamais avoir pu traverser le simple cap de Chef de Service.
On vous déroule le tapis depuis votre arrivée, cela fait peur. Chère camarade, Je m'appelle Ateba Eyene Charles. Je suis originaire du département de l'Océan, Région du Sud et milite dans le RDPC depuis 1990. Je suis titulaire d'un doctorat / Phd en communication politique et enseignant à l'Esstic et à l'Iric. En 1996, j'ai été élu délégué à la Presse et à la Communication au Bureau National de l'OJRDPC après avoir milité à la sous-section OJRDPC de Yaoundé 3 (1991-1996). Notre dynamique présidente s'appelait Mbang Marie Lucie. Elle est Censeur dans un lycée de Yaoundé et membre du Comité Central. Pendant près de 10 ans, j'ai animé à la radio et à la télévision des émissions pour la promotion du RDPC. Je totalise 7 ouvrages sur le RDPC et compte parmi ses meilleurs connaisseurs. J’ai eu, en 2001, à représenter le Président National de notre parti au congrès du parti d'Obiang Nguema en Guinée Equatoriale. En 2010, je faisais partie de la délégation du Comité Central invitée en Chine. C'était à moi que revenait la charge de parler du fonctionnement du RDPC, entre autres avec M. Mbia Enguene alors Trésorier Payeur Général à la Trésorerie Générale à Yaoundé, aujourd'hui à Kondengui pour des batailles pas faciles à cerner. Jeune camarade, je suis Cadre de catégorie A de la fonction Publique, depuis ma sortie de l'école, en 1998 et travaille depuis lors sans jamais avoir pu traverser le simple cap de Chef de Service.
En plus de 15 ans de service, je n'ai eu droit qu'à une
seule mission officielle. C'était au Ghana, en 2008, à l’ occasion de la Can.
Les frais de ladite mission ne m'ont jamais totalement été payés (mon cas est
moins pénible que celui de Christophe Mbida, ancien Directeur du MINCULT qui
n'a reçu aucun franc de ladite mission à ce jour). Pendant trois ans,
j'ai travaillé au Programme National de Gouvernance (Png) dirigé par un
camarade du parti, le Pr Dieudonné Oyono, avec un salaire de 110 000 Frs.
C'était le dernier de la grille. Des gens moins qualifiés que moi gagnaient des
millions: Le cas du neveu de Dieudonné Oyono, Serge Raffic, reste dans mon
esprit. Ce dernier, avec son statut de Conseiller de Jeunesse et d'Animation,
avait dix fois mon salaire. Dieu merci, les combines entre les deux personnes
ont été portées au Tribunal. C'est ainsi quand ça décolle sec. Au
MINCULT, j'ai été traduit au Conseil de discipline par Mme Ama Tutu Muna (que
je suis allé installer à la tête d'une sous-section de l'OfRDPC à Mbengwi,
avant qu'elle ne soit promue ministre) pour «abandon de poste». II était
question que mon nom soit supprimé et que je sois radié des effectifs des
fonctionnaires. Comment peut-on, logiquement, abandonner un poste que l'on n'a
pas? Les rois n'aiment pas voir ceux qui les ont vus nus! Pendant des
années, j'ai été clochardisé et tout le pays sait que je n'avais même pas de
bureau au MINCULT où on ne trouve pas forcément beaucoup d'esprits brillants.
J'ai, plus d'une fois, posé le problème aux réunions du parti depuis l'époque
de Joseph Charles Doumba. Le Secrétaire général Sadi a même évoqué le sujet
avec Ama Tutu Muna, mais rien n'a changé. Dans les coulisses, on me reproche de
ne pas être maçon ni rosicrucien. On me reproche d'être incontrôlable.
Effectivement, je suis de ceux qui n'ont pas eu la chance de naître dans une
famille nantie. Mon père Eyene Balla Daniel était un tout petit agent des
Eaux et Forêts. Ma mère, Djarmé Rosalie, n'a jamais été à l'école. Elle est
originaire du Département de la Kadéi. Il m'a donc fallu des sacrifices pour
faire ce que je fais et être ce que je suis (écrivain de renom et enseignant
d'université). Comme Nkrumahje pense que le plus important, ce ne sont
pas les cimes que l'on atteint mais les profondeurs d'où l'on vient.
Ma chère, je viens de loin. C'est grâce à mes efforts et à
Dieu que j'existe. Dans les différents développements plus haut, le parti n'a
pu rien faire pour moi et je ne lui en veux pas parce que j'ai compris que
notre RDPC est un village bien organisé, bien divisé. Et que je me retrouvais à
la périphérie du village malgré les apparences. C'est sur la base de cette
expérience que je me permets de vous adresser cette lettre dans le sens de bien
aiguiser votre propre équilibre afin que les mafieux, les sorciers et les
vautours qui prennent plaisir à poser, à se pavaner avec vous aujourd'hui ne
vous banalisent et ne vous tuent socialement, politiquement et historiquement.
On vous déroule tous les tapis: Cela fait peur, quand on connaît la nature et
le caractère des gens à qui vous avez affaire. Généralement, ce sont des
opportunistes, des hypocrites, des méchants et des destructeurs. Je trouve
votre démarche libre et peut-être responsable. Mais il faut éviter d'être
utilisée pour être jetée comme on l'a fait à d'autres avant vous. Vous passerez
donc à côté de l'histoire. Je suis votre frère du Sud, resté au pays. J'ai la
prétention d'être lucide et attentif au fonctionnement de notre société. Je ne
vous veux que du bien. C'est cela ma vraie nature.
En 1982, quand votre
père démissionne de la tête de l'Etat, je suis élève au cours moyen Il à
l'école de mon village, à Bikoka. Ce détail prouve que je ne peux avoir aucun
grief contre lui personnellement, sauf peut-être qu'il a été, comme presque tous
les chefs d'Etat de son époque, un grand relais du colon. Mon père n'a pas fait
de prison politique pour que je nourrisse un esprit de revanche contre la
famille Ahidjo. Je voudrais à cet effet que vous trouviez mes propos sains et
qu'ils vous amènent non à vous dédire, mais à mieux évoluer. En tant qu'aîné
politique (membre suppléant du Comité Central du RDPC), militant depuis 24 ans,
j'ai le devoir d'éclairer vos yeux et de guider vos pas dans le sens du
succès. D'ailleurs, j'ai beaucoup de respect pour le Président Ahidjo
qui, visiblement n'était pas tribaliste. Il a promu mon oncle (Pierre Semengue)
Général en 1973 et désigné Paul BIYA comme son successeur sans tenir compte de
leurs origines ethniques. C'est vrai que les exemples se suivent mais ne
se ressemblent pas. Mon destin politique ne sera pas forcément le vôtre. Mais
avec les politiciens de notre pays en général, et de notre parti en
particulier, rien n'est jamais sûr. L'histoire du Cameroun ne commence qu'à
s'écrire. Nous sommes de la même génération et exerçons dans le même champ
universitaire (la communication politique). Nous devons donc être solidaires si
nous ne voulons pas être pris au piège du mauvais jeu politique en vigueur.
Dans ce contexte, l'imposture et la médiocrité sont des armes que les
dirigeants utilisent beaucoup.
Au RDPC, désormais, ce sont les vieux, les borgnes, les
incompétents, les non-militants et les sectaires qui sont favorisés et ont le
vent en poupe. Ce type de militantisme vise à niveler le parti par le bas. Voilà
pourquoi tous les gars brillants sont stigmatisés et étouffés. La question à se
poser est de savoir quelle émergence peut-on attendre avec des bras cassés.
Dans le domaine de l'art, ce sont les faux artistes qui bénéficient le plus de
la promotion. Généralement, on estime que ceux qui chantent bien sont
orgueilleux. Conséquence, c'est la musique du Nigeria qui domine le pays en ce
moment. Si vous aimez le Cameroun, vous allez vous aussi le relever. Dans
l'administration, les valeurs de compétence et de mérite sont mises entre
parenthèses. Du coup, l'administration ne fait pas figure. Que c'est
douloureux, d'attendre les résultats exigeants des «fatigués»! Depuis le Sénat
jusqu'aux législatives et municipales de 2013, notre parti mise sur des
Camarades à la compétence et au militantisme suspects. Si l'imposture et la
médiocrité deviennent ainsi des valeurs de référence dans une formation
politique, personne de sérieux ne pourra parier sur son avenir ni sur son
devenir. Vos propositions peuvent-elles prospérer dans un tel environne¬ment?
Au RDPC, depuis que les réalités pas anormales sont expérimentées, c'est
l'impasse. Pour sortir, il faut des médicaments appropriés. Peut-être que
vous en êtes un. Bonne chance à vous, pour le parti et pour le pays! Mais, très
chère jeune Camarade, il faut éviter la grosse tête car, de plus au RDPC, tout
le monde doit répondre des travers et des ridicules des mégalos biens situés.
Mes excuses pour l'impertinence. NB: la présente lettre est un extrait
tiré de l'ouvrage du Dr Charles Ateba Eyene, membre suppléant désigné du Comité
central du RDPC, à paraître cette semaine. (PP 43-47). La réflexion 109 pages,
abordée selon la perspective des canons de la communication politique et de la
sémiotique du politique d'autres clés de compréhension analyse de la crise au
sein du parti ail voir. Prix de l'unité 5000 Frs.
Janvier Tchouteu, auteur de «
LE CAMEROUN: Le Système de Marionnettes Dysfonctionnel de la France en Afrique (French Edition)
French Edition | by Janvier Tchouteu
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