Les révolutions sont nées
lorsque le processus d’évolution ou de réforme et la volonté de changement, de
progrès, de compromis et d’une paix juste sont arrêtés, entravés et réprimés
par une minorité sans scrupule qui est égoïste, exploiteuse, détachée,
discriminatoire et riche; et obtient enfin une réaction décisive, spontanée,
déterminée et unie de la part des masses opprimées, trompées et en lutte
exigeant un changement immédiat et radical du statu quo qui symbolise le système.
L'humanité a connu des révolutions sous leurs différentes formes. Certains ont
été idéologiques, religieux, économiques et sociaux; tandis que des actions
moins générales telles que les actions des syndicats et de certains groupes
marginalisés ont également eu leurs effets. Certains ont été violents, d'autres
ont été pacifiques.
La
lutte Camerounaise d'aujourd'hui, qui est dans sa troisième phase de libération
réelle du pays et visant au progrès de ses enfants, se trouve dans une jonction
révolutionnaire. C'est dans une jonction révolutionnaire après "dix"
décennies de compromis évolutionnaire, de délires de réforme et de legs
perfides de plusieurs luttes révolutionnaires échouées ou prématurées; et les
sept dernières années au cours desquelles nous avons amorcé un processus de
réforme illusoire. Cette voie culminante de rhétorique politique,
d'expositions, de manœuvres, d'opposition et de plans de réforme controversés
est parvenue à sa conclusion logique imposée dictée par le régime de Paul Biya
et le système impose par la France au Cameroun. Oui, les aspects de la lutte
Camerounaise qui exigeaient une voie d'évolution ou de réforme ont survécu à
leurs buts. Ils ont dévoilé la nature diabolique, ethnocentrique, népotique,
corrompue, oppressive, répressive et anti-peuple non seulement du régime de
Biya, mais également du système et de ses commanditaires externes. La lutte à
travers l'évolution historique a finalement été portée à la jonction, où la
seule issue vers la démocratie, la liberté, la liberté, l'unité véritable, la
prospérité, la plénitude et l'acceptation des Camerounais au sein de la
communauté des nations est celle de la révolution avec ses vastes dimensions
économiques, sociales, politiques et culturelles.
Aujourd’hui,
plus que tout autre moment de notre histoire, les Camerounais qui sont
prédisposés à voir, ceux qui ne le sont pas et qui doivent être convaincus par
les signes visibles, et ceux qui ont dû être submergés par la dure réalité,
sont maintenant dans la majorité en acceptant le fait qu'il est vain de
s'engager dans une lutte pour changer le Cameroun sur la voie dictée par le
système anachronique au Cameroun sous le régime de Paul Biya, une système qui
est dirigé par la faction néo-colonialiste dans l'establishment politique
français qui a un siège à l'Elysée . Les masses en lutte ont fini par
comprendre que la liberté, la démocratie, la responsabilité, la loi, la
stabilité et le progrès ne peuvent être réalisés au Cameroun seulement par une
révolution. Mais comme c'est la logique de la réalité, ce moment de
réalisation, cet aube d'une situation révolutionnaire est un moment:
·
de
l'inventaire
·
du développement de formulations de
pensée.
·
Et de l'intensification d'enthousiasme
révolutionnaire au sein des soldats révolutionnaires, de la classe
révolutionnaire dans toutes ses couches et des amis de la révolution.
Le fait que le régime de Biya
a abandonné toute prétention et a indiqué sa détermination à maintenir le
pouvoir contre le souhait de la majorité de Camerounais qui constituent les
masses en lutte, en souffrance, exploitées, patriotiques et dynamiques; le fait
que le régime de Paul Biya, qui est aujourd'hui le gardien du système obsolète
imposé par la France , a mis un terme à l'évolution démocratique et a initié un
retour accéléré à une répression totale, complète et sans cœur, à un état
d'autocratie et de dictature d'avant l'indépendance; est évidement un affront à
l’ensemble du peuple Camerounais, un affront qui fait fi de leur dignité, de
leurs espoirs et de leurs aspirations. Cette régression de l'évolution
matérielle et spirituelle du Cameroun ouvre une phase inévitable de conflit
dans nos vies:
·
Devons-nous nous rendre aux décennies de
torts du système et du régime de Biya, permettant ainsi d'enterrer nos espoirs
de démocratie, de progrès et d'avenir, afin que même nos enfants nés et non nés
deviennent des victimes?
·
Sinon, devons-nous accepter nos
responsabilités et confronter le système et le régime de Biya, le réduire une
fois pour toutes et l'enterrer afin que les enfants Camerounais ne soient pas
hantés par son héritage?
Accepter la première option
est une capitulation dans sa pire forme. C'est un abandon de nos droits, de
notre dignité, de notre liberté et de nous-mêmes à la dictature et à
l'autocratie de Paul Biya. C’est une acceptation que nous sommes prêts à être
enchaînés pour l’éternité, et que nous sommes même prêts à sacrifier les
chances de nos enfants pour un meilleur Cameroun, pour les éraflures que le
régime de Biya nous donne. En bref, nous abandonnerions l'espoir d’un avenir en
échange de l’esclavage et de l’absence d'une place dans la civilisation
mondiale. Nous trahirions le Cameroun. Ceux qui ont accepté la deuxième option
ont accepté la dure réalité qu'il n'y a pas de démocratie au Cameroun, alors
même qu'il existe une politique multipartite, qu'il ne peut y avoir de
changement démocratique dans un système pseudo-démocratique. C'est un rejet du
mauvais système, du régime de Biya et de toutes les formes de son existence.
C'est un rejet de son inhumanité; un mantra qu'un homme ne devrait pas être
opprimé, réprimé, exploité, dégradé, humilié et discriminé par un autre. Ce
rejet est une auto-rédemption de notre liberté et de notre potentiel de
l'étouffement d'un autre, une affirmation de notre droit d'accéder à notre
cerveau et à nos mains afin de nous élever à nos potentiels.
Les
partisans de l'option révolutionnaire sont les union-nationalistes qui, dans
leur développement psychosocial avancé, placent l'intérêt général du Cameroun
et de la société, pour le progrès, au-dessus de leur intérêts personnel. Ces
union-nationalistes jugent les autres Camerounais sur la base de leur nature
patriotique dans la manifestation de leur identité Camerounaise dépassant leur
identité religieuse, ethnique, linguistique, régionale et de clan, ainsi que de
certains liens sociaux. Dans leur enthousiasme révolutionnaire, ces
nationalistes patriotes consciencieux ne considéreraient pas comme un sacrifice
de risquer leur vie pour la libération du Cameroun. On les trouve parmi
l'intelligentsia, les fonctionnaires, les agriculteurs, les ouvriers, les
commerçants, les hommes d'affaires, les chômeurs, les étudiants, ceux des
forces de sécurité et de l'armée, les transporteurs et les bons Samaritains. Ce
sont tous des patriotes qui ont considéré l’allégement du bien-être de la
nation au-dessus des allégements individuels ou des allégements de groupes. Ce
sont les nouveaux Camerounais, les union-nationalistes qui, dans leur
conscience psychosociale avancée, ont compris que la voie révolutionnaire est
la seule voie pouvant assurer la libération totale, universelle et complète du
Cameroun.
Oui,
aujourd'hui plus que jamais, encore plus qu'à l'ère de la lutte de libération
infructueuse de l'UPC, nous sommes venus à accepter le fait que la voie
révolutionnaire est la seule option qui nous reste, que nous devrions rompre
avec tous les aspects négatifs de notre passé, qui est une incarnation du
système impose par la France , un system jamais choisi par les Camerounais.
Nous avons épuisé la lutte politique au cours d'un processus qui a duré trois
décennies et qui a permis de révéler la nature rétrograde et antidémocratique
du système aux Camerounais et au reste du monde, un système dont le visage est
aujourd'hui le régime de Biya. Mais alors, nous devons réaliser que la
révolution Camerounaise ne peut être réalisée que par une évolution
psychosociale des Camerounais en hommes nouveaux les union-nationalistes qui,
dans leur patriotisme, doivent assurer l'organisation, la discipline, la
solidarité, la coopération, la transparence, l'unité, un sens d'un objectif
commun et le dynamisme de faire partie de notre quotidien au-delà des intérêts
linguistiques, ethniques, religieux, idéologiques, personnels ou de groupes.
Ceci est incarné dans l’idée centenaire Camerounaise de notre
union-nationalisme, la seule idée psychosociale avancée et globale qui
transcende toutes les barrières sociales, politiques et culturelles. Ce n’est
qu’en acceptant et en appliquant les idéaux de notre uinon-nationalisme que nous
pourrons déterminer le rythme de la lutte révolutionnaire et en assurer la
réalisation. Et même après cela, les Camerounais devront s’assurer que les
objectifs révolutionnaires sont conformes à la réalité Camerounaise.
Il a
été observé que ce n’est qu’avec ce sens de l’orientation que notre pays qui
est potentiellement génial pourra prendre la place qui lui revient en Afrique
et contribuer à ce que notre continent prenne sa place légitime dans la
civilisation mondiale. Il est de notre devoir de le faire en nous
révolutionnant et en poursuivant le rêve Camerounais longtemps attendu qui
appelle à un changement total, complet et universel du système.
Janvier Tchouteu Juin 1997
Janvier Tchouteu, auteur de
Le Cameroun: Le Cœur Hanté de l’Afrique (French Edition)
French Edition | by Janvier Tchouteu and Janvier T. Chando
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