Monday, June 10, 2019

Quel est le Niveau d'Engagement des Camerounais dans la Lutte pour changer le Système imposé par la France , et la Dictature de Paul Biya


Il existe un besoin et une volonté de changement au Cameroun. Nous sommes tous d’accord sur ce point. Les experts reconnaissent la fait que la majorité du peuple Camerounais vit dans l'incertitude et dans la pauvreté, alors que la minorité sans scrupule de la clique, qui constitue l'oligarchie actuelle, vit dans la richesse et dans l'arrogance. Cette minorité criminelle a détourné notre prospérité, notre avenir et notre dignité. Leur richesse, qui a été rendu corrosif par la corruption, le népotisme, l'ethnocentrisme, le régionalisme et le gaspillage, les a rendus aveugles au point où ils sont complètement indifférents au sort de la majorité des Camerounais qui vivent dans la pauvreté et dans la privation. Le régime de Biya est indifférent au fait que il y a des millions de Camerounais qui meurent de faim, qu’ils sont mal vêtus, qu’ils sont exclus d’un système efficace d’assainissement et de soins médicaux, et qu’ils ne peuvent avoir la possibilité de trouver un emploi. Le régime de Biya et ses collaborateurs qui constituent le système imposé par la France au Cameroun depuis 1958 ne sont pas gênés par le fait que les enfants Camerounais, qui sont l’atout majeur de ce pays, sont privés de leur droit à l’éducation et à la formation. Le régime de Biya est même arrogant dans sa mauvaise gestion en nous refusant nos droits humains fondamentaux, notre liberté et le droit de choisir. Il est même clair que cette oligarchie est résolue à nous refuser l'accès à nos propres cerveaux. Ils s'attendent à ce que nous restions dociles ou muets, comme des nuls. Les torts du régime de Biya sont inépuisables et ne peuvent être justifiés. Les vrais exposants du changement sont ceux qui rejettent tout ce qui tolère l'exploitation et l'oppression d'un homme par un autre et associent l'exploiteur et l'oppresseur avec le mot justifiable «FAUX».
Dans la lutte contre les auteurs de l'injustice, nous avons raison. Cependant, avoir raison ou être conscient de ce qui est juste et ne pas assurer la réalisation de ce qui est juste est un tort en soi. Nous devons savoir que la tâche à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est de vaincre le mal (le système imposé par la France ) et de réaliser le droit (Le Cameroun Nouveau à travers l’idéal Camerounais incarné dans son union-nationalisme). La tâche qui consiste à vaincre le mal est tellement colossale que beaucoup d’entre nous sont divisés sur l’approche à adopter et sur l’ampleur du chemin à parcourir. Au fil des ans, chaque fois que les exposants du changement pensent ou essayent d'agir en faisant quelque chose pour remédier à notre situation critique, la question de savoir jusqu'où on peut aller dans la correction, le démantèlement et la construction revient toujours à nous diviser. Cette division est d’autant plus décourageante et déroutante en raison des divers degrés de notre engagement à changer. Les raisons pour laquelle nous devrions être hantés par ces divisions alors que nous sommes confrontés par les torts angoissant du système anachronique imposé par la France est quelque chose que peu de mortels peuvent justifier. Cependant, nous pouvons clairement discerner les forces divisées:

1) Les premiers dans la catégorisation sont les ignorants, les indifférents, les sceptiques et les cyniques:
·         Les ignorants qui constituent heureusement une petite minorité de la population Camerounaise sont ceux qui ne savent malheureusement pas ce qui leur revient de droit (leur liberté, leur dignité et leur part des richesses du Cameroun) en tant que citoyens de l'État-nation. C'est en raison de leur ignorance qu'ils vantent les gardiens de ce système pour l'assistance distribué à eux, sans se rendre compte que ce qu'ils obtiennent est à juste titre le leur que le régime de Biya et le système en général leur ont volé. Si nous faisons comprendre à ces ignorants que leur état pathétique, qu'ils abhorrent eux-mêmes, relève de la responsabilité du système, nous pourrons être rassurés, ou nous pouvons même nous vanter d'avoir gagné de puissants convertis. Expliquez-leur les objectifs de la lutte et les phases turbulentes qu'elle a traversées et nous serons certains d'avoir formé les soldats les plus fiables pour la cause. Ces ignorants sont conscients du fait que la charité du régime de Biya ne peut pas atténuer leur misère.

·         Les indifférents sont des gens conscients de la situation critique des Camerounais, mais parce qu’ils sont peu sûrs, ils sont dans des positions confortables, ou parce qu’ils ont perdu l'espoir d'un avenir meilleur et sont las de la lutte, ils ont choisi de fermer les yeux, de se boucher les oreilles et de mettre leur nez dans leur poches. En bref, ils refusent de voir ou de comprendre le mal. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un esprit frais et d'un engagement fort. Et d'une certaine manière, ils peuvent être transformés en atouts remarquables pour le changement. En bref, ils refusent de voir ou de comprendre le mal. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un esprit frais et d'un engagement fort. Et d'une certaine manière, ils peuvent être transformés en atouts remarquables pour le changement.

·         On peut dire que les sceptiques et les cyniques veulent le changement du système, mais doutent ou se méfient du changement auquel aspirent la majorité des Camerounais. Cela peut être dû à leur attachement rigide à des concepts obsolètes, à des liens, à des rêves futiles ou en cause de leur regrettes de ne pas être les piliers de la lutte. Ils constituent peut-être la force de ralentissement la plus forte en dehors du système.

2) Les libéraux et les modérés constituent la deuxième force futile ou moins engagée dans la lutte pour le changement:
·         Les libéraux acceptent le fait que le système imposé par la France est anachronique et impraticable, et qu'il devrait être changé. Cependant, ils ne peuvent pas proposer une approche réaliste pour changer le système et un système alternatif pour le remplacer. C’est en raison de leur désespoir et de la peur de toute action qui devrait changer un mauvais système qu’ils s’engageraient dans des actions qui ne sont pas sanctionnables ou des actions qui sont basées sur une rhétorique conciliatrice qui servirait au contraire les intérêts du système et non ceux de la lutte. Lorsque leur rhétorique devient indéfendable, à un moment où les véritables exposants du changement ont leur dos au mur dans le coin serré de l'oppression, de la répression, de l'extorsion et de la privation, et ne voient aucune autre option de soulagement que la voie de la libération (protestation et résistance), notre libéral dans ses manières trompeuses se retire, ce qui revient essentiellement à céder au pouvoir oppressif du système. Cependant, le libéral continuerait à parler du mal, à s’agoniser à cause de cela, tout en restant réticent à le combattre car, dans son esprit mineur, le prix à payer pour confronter le système imposé par la France au Cameroun pourrait entraîner plus de misère que la situation actuelle. Cependant, les libéraux ne comprennent pas que, si la misère est le prix a payer, elle serait temporaire et elle mettrait fin à l'oppression. Non seulement ça, ça libérerait les émotions, les esprits, les idées et les avoirs, qui sont tous de forces démocratiques et de développement, qui assurerait la prospérité et la sécurité pour la population. Il suffit de regarder Bello Bouba Maigari, le dirigeant de l'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), pour comprendre de quoi je parle. Les homologues des libéraux sont les modérés.

·         Les modérés parlent et travaillent également pour le changement venant de la lutte, même s'ils ne prévoient pas de changement fondamental du système. C'est en raison de leur désir de changement partiel du système qu'ils se sont détachés de la réalité Camerounaise actuelle et ont adopté une notion utopique de conciliation qui ne promet rien pour le peuple Camerounais. Adamou Ndam Njoya, de l'Union démocratique Camerounaise (CDU), est un bon exemple.

Malheureusement pour nous dans la lutte Camerounaise, ces libéraux et modérés constituent une force puissante du côté des exposants du changement et attirent facilement le soutien de ceux qui ne possèdent ni le zèle révolutionnaire et ni la compréhension de la lutte pour le Cameroun Nouveau dont le principe fondamental est le union-nationalisme Camerounais, la forme de nationalisme-civique du pays qui constitue une forme avancée de patriotisme inclusif. La plus grande déception à propos de ces libéraux et ces modérés est qu'ils se vantent de leur attachement à la sobriété et à la réalité Camerounaise, qui pour eux est dépourvue de rêve. Mais notre lutte n’est fondamentalement que pour la réalisation de notre rêve d’une véritable indépendance (unité, prospérité, liberté, confiance en soi et une place égale dans la communauté des nations). Cette véritable indépendance aboutirait à une interdépendance avec les autres.


groupes et nations progressistes en tant qu'extension de notre fraternité.

3) La troisième force est composée de personnes «confondues» et «unilatérales» qui luttent avec ferveur pour des causes qui n'abordent pas le problème général Camerounais, mais seulement la situation critique d'un groupe ethnique, d'une conviction religieuse, d'une région ou d'une entité linguistique. Le fait qu’ils sont profondément attachés à leur conviction de la justice de leur cause et le fait qu’ils considèrent tous ceux qui ne sont pas complètement derrière eux comme leurs ennemis, cette force de changement des confus et des unilatéralistes (dont les exigences appellent à la partialité face à l’idéal du Cameroun Nouveau), non seulement s'aliéner leurs alliés potentiels pour le changement, mais aussi les objectifs généraux de la lutte Camerounaise qui englobe leur sort. Et d’une manière curieuse, sans qu’ils le sachent vraiment, ils freinent le vent du changement en raison de leurs directions et de leurs actions de division.


Malheureusement pour le rêve Camerounais et la lutte, les véritables exposants du changement, c’est-à-dire ceux qui souhaitent un changement fondamental du système, ne sont pas pleinement organisés. Mais leurs représentants qui ont maîtrisé parfaitement les revendications de l'union-nationalisme Camerounais peuvent mobiliser le soutien des ignorants, des indifférents, des sceptiques et des cyniques, des libéraux et des modérés, et même des confus et des unilatéralistes, afin de le peuple Camerounais le véritable sens du but et de la direction qui a échappé à tant de gens au fil des ans. Ce serait le moment où nous serions capables de nous débarrasser de la mentalité créée par le système imposé par la France . Avec cette mesure prise, les Camerounais passeraient de cette phase de seulement avoir un désir de changement à la phase de travailler pour le changement et de le réaliser. Une telle perspective n’est possible que lorsque nous avons mis de côté nos désespoirs et nos suspicions injustifiées. Ensuite, nous commencerons à nous épanouir avec la joie et l’exaltation que le rêve Camerounais original tient. Main dans la main, les Camerounais, en tant que union-nationalistes convaincus, crieront un «Non» fort au système, lui donneront la dernière poussée pour assurer son effondrement et son enterrement, puis veilleront à ce que le corps puant du système imposé par la France , qui est représenté aujourd'hui par le régime de Biya, ne se lève plus jamais pour hanter le nouveau système Camerounais humanisé, conçu de manière réaliste depuis 1910.



23 Mars 1995          Tchouteu Janvier


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